Rosemère Vert s’inquiète des risques liés à la décontamination pour la santé et la qualité de vie de la population et exige un parc

Rosemère, 17 septembre 2021 - À la lumière de l’article paru dans La Presse le vendredi 17 septembre, le regroupement citoyen Rosemère Vert est très préoccupé par le dévoilement de la contamination du site au mercure et à l’arsenic et demande aux instances municipales de prendre leurs responsabilités en ce qui a trait à la santé de la population. Rosemère Vert exige que les démarches de changement d’affectation du sol amorcée par la ville et la MRC soient immédiatement arrêtées, que l’information sur la contamination des sols et les impacts possibles soient divulgués et que le dernier grand espace vert de Rosemère, qu’est le site de l’ancien golf, soit protégé et renaturalisé.

Selon La Presse, “les sols ne sont pas conformes aux usages résidentiel et commercial projetés sur le site pour les paramètres du mercure et/ou de l’arsenic”. En d’autres mots, le changement d’affectation pour permettre la construction de résidences nécessitera une décontamination à grande échelle du site de l’ancien golf. Toujours selon La Presse, 45 044 m3, ou 90 088 tonnes métriques, de sols contaminés ne sont pas conformes aux normes pour permettre un usage résidentiel ou commercial. 

Inquiétudes pour la santé et la qualité de vie

Rosemère Vert s’inquiète des impacts possibles sur la santé et sur la qualité de vie de la population alors que les conséquences pourraient être multiples. Par exemple, ce pourrait être des milliers de camions et de déplacements qui seraient nécessaires pour pouvoir transporter la terre et la décontaminer ou l’entreposer. Lors de travaux de décontamination et de construction, un relargage aérien de contaminants, qui sont actuellement stables de même qu’un relargage par ruissellement de l’eau pourrait se produire lors des travaux d’excavations et de chargement en vue du transport.

La décontamination soulèverait des poussières contaminées qui, par les vents dominants de l’ouest, risquent de se propager sur les quartiers résidentiels entourant le site de l’ancien golf. Pour Rosemère Vert, la construction sur le site de l’ancien golf soulève donc des enjeux significatifs en lien avec la santé de la population. 

Selon Jena Webb, membre de Rosemère Vert et directrice des programme à CoPEH-Canada, une communauté de pratique composée de chercheurs, chercheuses, praticiens et praticiennes dédiée à la compréhension, à l'enseignement et à l'application des approches écosystémiques pour relever les défis actuels en matière de santé et de durabilité, “il y a encore beaucoup d’inconnu dans ce dossier, mais une chose est certaine, laisser les contaminants là où ils sont, c’est la stratégie la plus prudente pour les résidentes et résidents de Rosemère. Un parc serait la meilleure solution pour ce terrain contaminé, car non seulement on éviterait de possibles expositions, mais offrirait un endroit de plein-air où la population pourrait tirer des bénéfices pour sa santé et son bien-être.”

Selon Frédéric Pitre, membre de Rosemère Vert et professeur au département des sciences biologiques à l’Université de Montréal, spécialiste de la contamination des sols, “À la lumière des informations révélées, il est évident que les niveaux de contaminants ne sont pas compatibles avec le changement de zonage souhaité par l’administration municipale et ne permettent pas la construction résidentielle. Une analyse des risques associés à la décontamination, en pesant les pours et les contres, démontrerait que la meilleure option pour la santé publique en éliminant le risque de dispersion des contaminants, en préservant la biodiversité et en fournissant un lieu de plein-air à la communauté est clairement de maintenir le site en espace vert”.

Photo cr: La Presse

Photo cr: La Presse

Le site de l’ancien golf, tel qu’il est actuellement avec les contaminants confinés dans le sol, ne présente fort probablement pas de risque pour la santé de la population. De plus, l’environnement actuel serait stable s’il était conservé en espace vert. D’ailleurs, plusieurs parcs à Montréal et dans plusieurs villes ont été créés sur des sites contaminés et des dépotoirs. Il serait donc possible de laisser la végétation repousser, voire planter des dizaines de milliers d’arbres sur les zones où la contamination dépasse les normes sans remettre les contaminants en circulation. Ainsi, en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement, la décontamination n’est pas nécessaire dans le cas d’une conversion du site en parc. Cela est exigé seulement pour un changement de zonage vers du résidentiel.

Plusieurs questions sans réponse

De plus, Rosemère Vert se questionne sur le fait que le site de l’ancien golf ne se retrouve pas sur le registre des sites contaminés qui est géré par le ministère de l’Environnement. Il est également surprenant que la Ville mentionne dans La Presse que “ce type d’information n’avait pas à être divulguée, à ce moment, dans le cadre de cette phase de planification de l’aménagement du terrain”. Au contraire, les citoyens doivent être informés de cet important état de fait afin de prendre une décision éclairée quant à l’usage futur du site de l’ancien golf. 

Pour Rosemère Vert ces révélations soulèvent d’importantes questions sur la transparence de la part de la ville. Comment cela se fait-il qu’aucune déclaration de contamination n’a été faite et que le site n’est pas inscrit au registre québécois des sites contaminés? Comment se fait-il que les promoteurs faisaient la promotion d’un projet de développement sans avoir donné d’information sur la contamination à la population et à de potentiels acheteurs? Rosemère Vert rappelle que selon les Orientations gouvernementales en aménagement du territoire (p.25-30) concernant les contraintes anthropiques: « Les anciens lieux d'élimination de déchets dangereux et les terrains contaminés connus ainsi que les risques qu'ils présentent devraient être inscrits au schéma d'aménagement. Tout changement d'usage devrait être interdit sur ces sites tant que leur degré de contamination n'aura pas été déterminé et, le cas échéant, qu'ils n'auront pas été adéquatement décontaminés.[...]».

Pourquoi le maire Westram parle depuis des mois des pesticides présents, mais n’a jamais parlé des enjeux de décontamination si les promoteurs veulent construire? Comment le maire peut-il proposer de faire une transaction commerciale avec les promoteurs sans connaître l’état de la contamination qui a une influence directe sur la valeur marchande du terrain? Pourquoi la Ville n’a-t-elle pas commandé une étude pour établir l'étendue de cette contamination alors que la seule étude commandée par la Ville vise à trouver les milieux naturels à fort potentiel écologique sur le territoire de la Ville et ne vise aucunement à connaître les niveaux de contamination du site de l’ancien golf?

Une évaluation erronée de la valeur du site 

Pour Rosemère Vert, ces révélations démontrent également que l’évaluation du site présentée par la Ville, qui conclut à un coût d’achat de 120 millions de dollars en cas d’expropriation (pour un terrain qui a été acheté 18 millions de dollars en 2018) est erronée. De toute évidence, la contamination n'a pas été prise en compte par l'évaluateur alors qu’elle a un impact important sur la valeur de la propriété parce que le site est non constructible actuellement. La Ville refuse toujours de partager les détails de l'étude et des différents scénarios évalués.

La Ville mise en demeure par groupe de résidants

Finalement, Rosemère Vert tient à souligner la révélation de La Presse selon qui un “groupe de résidants a fait parvenir récemment une mise en demeure à la Ville de Rosemère afin qu’elle mette fin aux démarches entreprises pour modifier le schéma d’aménagement. Ces gens s’expliquent mal cet « empressement » sans avoir même réalisé au préalable d' études d’impact sur l’environnement, la santé publique et la congestion routière ».

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